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Jusqu’au bout de nos souffrances

Radioscopie d’une
souffrance de la société

Le corps”, vient du latin “corpus”, dont la signification est liée à celle du mot grec “sôma”. Le “corps”, par sa construction étymologique, s’oppose à la pensée, à l’esprit. Lorsque l’on réfléchit à l’idée du “corps”, on s’arrête à la conclusion que le mot a pour sens : “une enveloppe qui habille l’âme”. Alors qu’en réalité, il en est bien plus. C’est une entité vivante qui fait partie de “l’être humain”. Le corps évolue et se métamorphose au fil de la vie, il se contorsionne et fait naître les douleurs, les souffrances. “J’ai mal”, “Je souffre.” Que se cache-t-il derrière ces mots ? Que se cache-t-il derrière nos souffrances ? Nos blessures ? Nos atteintes ? Les cicatrices que l’on voit et celles que l’on tente de gommer. D’où viennent-elles ? Elles existent et se ressentent, ces souffrances. À toutes les étapes de nos vies, nous y sommes confrontés, à la douleur. Qu’elle soit aigüe ou chronique. Son caractère subjectif est d’ailleurs souvent la source de son incompréhension et d’une prise en charge mal adaptée. L’Association Internationale pour l’Étude de la Douleur la définit comme « une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle ou décrite dans ces termes ». Une expérience si commune et pourtant si individuelle, si personnelle. Le sujet s’articule autour de plusieurs axes : la douleur et sa prise en charge en vue d’une guérison. Tous ces éléments subissent chacun le prisme de nos perceptions, notre vécu, notre contexte socioculturel. Il nous mènera à la rencontre de tous ceux qui côtoient notre sujet ; du patient, au soignant, en passant par le chercheur, de vous, mais aussi de moi.

Patients, soignants, même souffrances

Le corps se métamorphose, il se contorsionne et exprime son cri de douleur. Elle se matérialise en plusieurs aspects : en douleur physique, en douleur psychique ou une autre forme encore là, difficilement expliquée, en douleur fantôme. D’une part, le projet documentaire s’attache à comprendre et à mettre en relief les facteurs déclencheurs du malaise au sein de l’hôpital. À l’hôpital Pellegrin, par exemple, la direction a décidé de fermer les entrées aux urgences, les restreignant exclusivement à un système de rendez-vous. Ces écueils se ressentent directement dans la prise en charge des patients, qui se désagrège au fil des années. D’autre part, la santé des patients est une préoccupation aussi centrale dans ce sujet. Après la COVID-19, la fermeture des lits a entraîné une surcharge de certaines unités de premiers soins, ce qui avait alors provoqué une forte tension au service des urgences. Par ailleurs, la douleur, ne se retrouve pas qu’en centre hospitalier, on la retrouve aussi : à la maison, dans le quotidien de nos vies. Des souffrances qui peuvent être passagères, ou qui peuvent aussi s’éterniser.

Soulager ses souffrances

Le corps, dans sa métamorphose perpétuelle, se remet de ses douleurs, de ses souffrances. Bien plus qu’un simple arrêt des symptômes, cette rémission est un phénomène complexe qui associe des sphères physiologiques, émotionnelle et sociale. Nous qualifierons cette association de “guérison”, elle doit être abordée dans son ensemble pour être complète. Guérir ce n’est pas seulement ne plus ressentir de douleur, c’est également s’affranchir du rôle social de “malade”, retourner à un état de “bonne santé”. Sur la voie de la guérison, nombreux sont les “remèdes”, qu’ils s’agissent de traitement médicamenteux, de santé du travail, d’autres types de thérapies, un dénominateur commun subsiste ; la prise en charge de l’Humain. La relation soignant-patient, les soins (soins en tant qu’acte technique, mais également en tant qu’attention, compassion, écoute apportée au patient), sont des témoins de cette prise en charge et centrale à la guérison. Les regards sont croisés et les pistes brouillées, à l’heure où le système de santé est malade, qui soigne ? Cette série rencontre des soignants, eux-mêmes patients par moment, qui s’appliquent à apaiser les maux des corps, quand le leur crie parfois au secours. Elle les rencontre dans leur cadre d’exercice et de vie, que ce soit l’hôpital, en EHPAD, au domicile de leur patient, à leur domicile. Elle rencontre également les patients, ceux dont le corps s’est contorsionné. Avec ce documentaire, je vous invite sur le chemin de nos douleurs, le chemin de nos guérisons. Celui de nos vies aussi. Jusqu’au bout de nos souffrances.

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